/Le blé
Ils favorisent l'expression de la schizophrénie, ils agissent sur votre cerveau comme le ferait l'héroïne, ils sont en partie responsables du bourrelet qui passe par dessus la ceinture, ils sont coupables dans le diagnostic d'un côlon irritable, ils font augmenter votre taux de sucres sanguins plus vite qu'une barre chocolatée industrielle et ils sont soupçonnés d'être à l'origine de nombreux problèmes de santé. Sachant cela, il ne vous viendrait même pas à l'esprit de consommer de tels produits ! Et pourtant, ils sont présents tous les jours dans l'alimentation moderne. Ils sont au menu du petit déjeuner au dîner en passant par les séances de grignotages. Pire encore, les organismes de santé en recommandent la consommation massive. A tous les repas selon l'appétit, disent-ils. A votre grande surprise, je parle des produits à base de blé.
C'est un sujet qui fait polémique. Comment un aliment aussi banal que le blé pourrait être aussi dangereux ? Si le blé était un tel poison pour la santé de l'homme, les autorités compétentes n'autoriseraient pas sa commercialisation, et encore moins à si grande échelle.
Pour mieux comprendre comment le blé est devenu nocif, nous nous intéresserons à l'évolution de sa culture. A la connaissance des transformations qu'il a subit, nous serons plus enclin à accepter qu'il peut être source de problèmes de santé. Nous verrons de manière non exhaustive quels effets peuvent avoir les produits à base de blé sur notre santé. Et si ça pouvait régler tous vos problèmes, seriez-vous prêt à arrêter sa consommation ?

L'histoire de la culture du blé commence il y a longtemps puisque les archéologues estiment son origine entre -8900 et -7000 ans av. JC [1]. Le premier peuple à avoir exploité l'ancêtre du blé, l'engrain, répond au nom de Natoufien. Comme l'explique Darwin dans l'Origine des espèces, les êtres vivants tendent à évoluer en transformant leur code génétique, ce qui fait que nous sommes plus evolué qu'un chimpanzé.
C'est donc naturellement et spontanément que l'engrain, en croisant ses gènes à une autre plante, est devenu l'amidonnier sauvage puis domestiqué.
En cultivant l'engrain et l'amidonnier, l'homme a sélectionné les plantes les plus performantes pour améliorer la qualité des récoltes. Ces pratiques donneront naissances au blé dur, poulard et kamut. Une fois de plus, la théorie de Charles Darwin fera son effet puisque le blé tendre se croisera avec une autre plante. Les résultats seront l'épeautre et le froment. En évoluant de la sorte ces plantes acquièrent une meilleure résistance au froid [2] ce qui permet leurs exploitations dans différentes régions du globe.
Jusque-là tout va bien, mais la démographie est de plus en plus forte et les famines sont monnaie courante du à l'inégale répartition des cultures de blé et au rendement des cultures. En parallèle, les connaissances scientifiques de l'homme et la compréhension de la génétique ont évolué. C'est en 1950 que Norman Ernest Borlaug, père de la révolution verte, entame ses recherches au Mexique qui ne parvient pas à faire pousser de blé. Sa mission, augmenter la solidité des plans de blé et son rendement pour nourrir la planète. Louables intentions!
Armé de ses connaissances en génétique, Monsieur Borlaug utilise le rétrocroisement pour obtenir des cultures à rendement plus élevés. Les variétés Pitic 62 et Penjamo 62 voient le jour. Mais un problème subsiste ! Leurs épis prennent des proportions énormes et les tiges se couchent sous le simple effet du vent [3]. Pour chaque problème, il existe une solution. Cette solution sera de retrocroiser ces variétés avec une variété naine mise au point dans un laboratoire japonais [2]. Les nouvelles variétés obtenues, répondant aux doux noms de Lerma Rojo 64, Siete Cerros, Sonora 64 et Super X, ont un rendement élevé et une petite taille qui évite qu'ils ne se couchent à la moindre brise.
Au fait, c'est quoi le rétrocroisement ?
Le rétrocroisement, c'est utilisé le fait que lorsque deux plantes sont croisées, la plante résultante possède l'information génétique des deux parents. Pour obtenir une plante qui a un fort rendement et une petite taille, il faut croiser une plante A (fort rendement) avec une plante B (petite taille). Les plantes issues de ce croisement seront à 50% des plantes A' (rendement élevé, petite taille), et à 50% des plantes B' ( bon rendement, grande taille). En croisant à nouveaux A' avec B. 75% seront des plantes A' et 25 % des plantes B'. En enchaînant plusieurs fois ce croisement, 100% des plantes posséderont le caractère recherché.
Les manipulations de Borlaug font que la culture du blé est possible partout, et que toute la population peut être nourrit, gavé de blé. Seul inconvénient, le blé obtenu ne peut survivre sans apport de produits chimiques [2, 3]. Et ça se mange ? Les scientifiques n'en n'ont pas la certitude car aucune étude sur son innocuité.
Le blé que nous mangeons ne serait pas capable de survivre seul dans la nature et c'est un concentré de gluten. De plus, la variation de sa composition à changer extrêmement rapidement, en 50 ans. Or, Darwin le sait bien, l'évolution est un processus lent rythmé par la sélection naturelle. Le corps humain n'a pas eu assez de temps pour s'adapter à ce nouvel aliment consommé à outrance. Une incapacité du corps à faire bon usage de cette céréale, c'est ce qui explique les débats actuels et les effets indésirables qui lui sont associés. Voyons quelques exemples.
La culture du blé à travers les âges

Avez-vous déjà consommé de l'héroïne, de l'opium ou de la méthadone ? Bien sûr que non , je ne touche pas à ce genre de substances répondrez-vous. Et si je vous dis que vous mentez, que vous en consommez régulièrement. Mais pas de panique, c'est légal et fortement encouragé par les organismes de santé. En effet, il a été montré que le blé agit sur le cerveau comme les opiacés.
Cet effet a été découvert en injectant des composés du blé à des rats de laboratoires. Après administration, les scientifiques ont constaté que certaines entités du blé sont capables de traverser la barrière sang/cerveau comme le fait la morphine et l'héroïne.
Pour stopper les effets de l'héroïne sur un organisme drogué, une injection de naxolone suffit. Pour vérifier l'idée que le blé agit comme un opiacé, nos amis les rats ont pris une bonne dose de blé après une injection de naxolone. L'effet observé est que le blé ne parvient plus à se fixer sur les récepteurs. La naxolone est donc aussi efficace contre l'héroïne que contre le blé. Cette même étude a été faite sur l'homme et le phénomène est confirmé.
Quelle leçon en tirer ? Manger du blé conduit à un état d'euphorie, moins marqué qu'avec de l'opium bien sûr. Le consommateur de produit à base de gluten va rechercher cet état de bien être en en mangeant régulièrement, comme un toxicomane qui a besoin de sa dose.
La consommation de pâtes pousse à manger encore plus de pâtes via cet état d'euphorie. Mais ce n'est pas le seul phénomène qui encourage sa consommation. Les produits à base de gluten jouent au yoyo avec notre glycémie.
C'est de la bonne
A choisir entre un Mars, un Snickers, un Twix ou des pâtes, la logique voudraient que les pâtes soit choisies, surtout pour faire attention à sa ligne. Erreur ! Bien que les barres chocolatées soit pleine de cochonneries, si la sensation de satiété est recherchée, il faut les préfèrer aux pâtes ! L'explication repose dans la notion d'indice glycémique de ces denrées. Il se trouve que vos spaghettis favorites ont un IG plus élevé, 70, que le Mars, le snickers ou le Twix, respectivement 59,41 et 44 [3, 4]. Or, si vous avez lu mon article sur les glucides, vous savez que c'est mauvais signe !
Un aliment à IG élevé augmente rapidement votre taux de sucre dans le sang et a un niveau élevé, au-delà du seuil d'hyper glycémie. Raison pour laquelle vous vous sentez fatigué après un repas. Pour éliminer les sucres du sang, une grande quantité d'insuline va être sécrétée. Malheureusement le mécanisme n'est pas parfait. Votre glycémie ne se stabilisera pas directement à une valeur normale mais va chuter sous le seuil d'hypoglycémie, dont l'un des symptômes est la sensation de faim.
Après l'ingestion d'aliments à base de gluten, votre glycémie oscillera entre hyperglycémie et hypoglycémie avant de se stabiliser. Premier effet dû à l'hyperglycémie, vous avez un coup de barre. Plus tard, sous l'effet de l'insuline, vous êtes en hypoglycémie, une sensation de faim est ressentie. Et si par malheur vous prenez un en-cas au blé pour combler votre faim, le cycle va recommencer. Ainsi, vous vous retrouvez à manger toute la journée, toute les 2 à 3 heures.
A ce rythme il n'est pas étonnant que vous grossissiez. Les montagnes russes que font votre glycémie, fait que vous n'êtes pas capable de faire la différence entre la sensation de devoir manger et le besoin de manger. Il faut dire que votre corps en état d'hypoglycémie ne vous y aide pas.
Vous avez avalé 5 crêpes au jambon il y a deux heures et votre organisme cri famine. Pourtant, la quantité d'énergie apportée par votre repas est suffisante pour tenir jusqu'au diner, il n'y a nul besoin d'énergie supplémentaire. Soit, vous céder aux caprices de votre ventre pour le calmer. Hausse de la glycémie. Hausse de l'insuline. Toutefois, il y a un trop plein d'énergie. Comme votre corps est prévoyant, il va stocker ce trop-plein d'énergie sous forme de graisses, sait-on jamais, en cas de famine. Et chaque fois que vous mangerez sous la menace de l'IG du blé, un peu plus de graisses apparaîtra sur votre ventre.
Ce n'est pas tout. Chaque fois que votre organisme est soumis à d'importants pics de glycémie, il perd en sensibilité. A la longue, une faible hausse du sucre sanguin passera inaperçu et vous garderez un taux de sucre plus élevé que la normale. Ainsi, sans manger excessivement gras, sans vous gavez de pâtisseries le laboratoire d'analyse médicale diagnostiquera du diabète [3].
Gardons à l'esprit qu'un IG élevé n'est pas exclusif au blé. D'autres aliments comme la purée de pomme de terre, la banane plantain cuite ou encore les dattes joueront tout aussi dangereusement avec votre glycémie. Mais aucun autre aliment n'est omniprésent dans l'alimentation moderne. Aucun n'est hautement recommandé par les autorités "compétentes".
Je mange des pâtes pour me câler
Les paragraphes précédents montrent que la consommation de blé pousse à manger encore plus. L'effet hypoglycémique entraîné par le yoyo de la glycémie vous pousse à combler votre sensation de faim. En guise d'en-cas, vous prendrez préférentiellement une dose au blé puisque celui-ci vous met dans un état d'euphorie, de bien-être comme le font certaines drogues.
Votre consommation à outrance fait que vous grossissez mais elle pourrait bien causer d'autres dégâts, sur vos os par exemple. Manger du blé fragilise vos os. Comment ? En acidifiant votre organisme. Place à l'explication.
Le sang doit impérativement avoir un pH de 7,4 et n'est autorisé à varier que de plus ou moins 0,02. Le pH est le caractère acide ou basique d'une substance. A titre d'exemple, un savon à pH neutre à une valeur de 7, le jus de citron un pH de 2,4 et le pH de l'eau de javel 11,5.
Un déséquilibre du pH du sang peut entraîner des complications telles que des rhumatismes, du diabète, la goutte, l'ostéoporose, ..., la mort. Pas de panique puisque notre organisme régule parfaitement ce paramètre. Le pH est modifié par notre alimentation sachant que les protéines animales ont tendance à acidifier le sang, tandis que les fruits (même le citron) et les légumes à le basifier. En équilibrant l'apport de produits animaux et de fruits et légumes, les effets des acides et des bases s'annulent.
En revanche, la consommation de glucide produit de l'acide sulfurique à la digestion [3]. L'acide sulfurique est un acide puissant que l'on retrouve dans les batteries de voitures par exemple. Et il suffit de regarder les images googles en rapport avec cette acide pour avoir peur. Si nous suivons le plan alimentaire recommandé par les organismes de santé, notre alimentation est majoritairement acide.
L'acidification du sang résulte d'un repas qui contient un steak, des grains de blé et quelques brocolis. Pour contrecarrer l'acidité, notre organisme va puiser dans sa réserve de produit basifiant. Ce produit est le sel de calcium, principalement stocké dans nos os. Lorsque nous sommes jeune, le stock se renouvelle mais ce n'est plus vrai autour de 30 ans et les rations de calcium faites jusque là doivent durer tout le reste d'une vie. Par conséquent, chaque fois que vous mangez un repas qui fait pencher la balance acido-basique du côté acide, vous réduisez votre stock de calcium et fragilisez vos os jusqu'à ce que l'ostéoporose soit diagnostiquée.
C'est là un message contradictoire du PNNS, d'un côté il conseille 2-3 produits laitiers / jour pour éviter l'ostéoporose alors que de l'autre, il préconise d'avaler des glucides (acidiants) à tous les repas.
Moralité, pour avoir des os solides, cessez de vous gaver des yaourts qu'on voit à la télé et cessez de manger cette si mauvaise céréale.
L'équilibre est rompu
Cet article vous donne un aperçu des méfaits causés par la consommation de gluten. Cet aperçu est déjà édifiant puisqu'on y apprend que le blé cause le surpoids et l'obésité, il peut être la cause de diabète et il fragilise les os en rompant l'équilibre acido-basique. Sachez que l'équilibre acido-basique du corps n'a pas encore livré tous ses secrets aux scientifiques, il ne serait pas étonnant de découvrir de nouvelles sources d'ennuis.
Un bref aperçu puisque bien d'autres symptômes peuvent être expliqués par une consommation de blé. Douleurs articulaires, acné, asthme et même le vieillissement prématuré [2, 3]. Je ne fais ici que les citer pour être bref, mais elles sont expliquées dans des livres tel que "Gluten, comment le blé moderne nous intoxique" - Julien Vennesson ou encore "Pourquoi le blé nuit-il à votre santé" - William Davis. Le contenu de ces livres s'appuie sur des résultats d'études scientifiques. Ce sont donc des faits vérifiés et non pas des délires d'une secte anti-blé.
Par ailleurs, le blé n'est pas le seul à devoir être incriminé dans l'explosion du surpoids et de l'obésité mais ce sont tous les produits à index glycémique élevé. Ces aliments jouent avec notre glycémie, notre insulinémie et nous rendent diabétique. La faute aux industriels de l'agro-alimentaire qui utilisent des sucres dans toutes leurs préparations. Comment s'assurer de fidéliser la clientèle ? Ajouter du sucre. Comment rehausser le goût de leurs plats préparés insipides ? Ajouter du sucre. Comment prolonger la conservation de leurs produits ? Ajouter du sucre. En bref, les sucres sont les amis des industriels mais sont les ennemis de votre santé.
Cet article a peut-être eu pour effet de remettre en question vos habitudes alimentaires, de remettre en question les conseils prodigués par les organismes de santé. Si vous en êtes à ces lignes, c'est que vous êtes soucieux de votre santé. Et pourquoi ne pas essayer de vous passer du gluten ? Après tout, qu'est-ce que vous risquez si ce n'est de retrouver la santé, la ligne et perdre votre dépendance à la nourriture ? Absolument rien. Sachez que Nutritium peut vous accompagner dans votre démarche. Vous donner des conseils, des astuces. Vous apporter un soutien moral. Vous encourager à avancer dans la bonne direction.
Une addition sucrée
[1] - Histoire de la culture des céréales et en particulier de celle du blé tendre - Alain Bonjean -
[2] - Gluten, comment le blé moderne nous intoxique - Introduction - Julien Vennesson -
[3] - Pourquoi le blé nuit-il à votre santé - William Davis -
[4] - Tableau des index glycémiques - Aline Periault -