/Les produits laitiers
"Les produits laitiers sont nos amis pour la vie" d'après le slogan publicitaire. Le lait jouit d'une excellente réputation. Un atout de croissance pour les plus petits, un apport de vitamines et de nutriments pour les enfants, un allier anti-ostéoporose pour les plus âgés.
L'image positive du lait est renforcée par l'histoire. En 1954, Pierre Mendes France instaure le verre de lait obligatoire dans les écoles. Après la guerre, de nombreux enfants souffrent de malnutrition et parfois alcoolisme. L'objectif de ce verre de lait, apporter un nouvel équilibre alimentaire aux enfants. Aujourd'hui, bien qu'il ne soit plus obligatoire, il est toujours présent sur les tables des cantines. Ce verre serait tellement bénéfique pour la santé des enfants que l'union européenne subventionne les infrastructures qui en accueillent.[1]

Et il semblerait que le lait ne soit pas réservé aux petits puisqu'il aide à garder des os solides tout au long de sa vie. Ainsi, une fois l'âge de la ménopause arrivé, il est conseillé de consommer plus de laitage pour prévenir la perte de densité osseuse. Des os moins denses augmentent les risques de fractures. Pour quelle raison ? Le lait est riche en un minéral important pour la santé des os, le calcium. Consommer des produits laitiers en quantité suffisante, c'est apporter du calcium au corps pour qu'il n'ai pas à puiser celui de nos os.
Le lait serait un allié santé incontournable. Et pourtant, après le sevrage du lait maternel, la quantité de lactase, enzyme chargée d'assimiler le lactose, sucre du lait, diminue et rend sa digestion difficile. L'individu peut avoir une réaction allergique (irritations, gonflement, céphalées) ou une réaction plus discrète (ballonnements, gaz). Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne, puisque les industriels eux mêmes commercialisent du lait sans lactose [4].
Plus grave encore, des études scientifiques attestent qu'une consommation excessive augmente les risques de cancer de la prostate. La richesse en acide gras saturée du lait apporte avec elle tous les problèmes de santé d'une alimentation trop grasse (cholestérol, diabète, maladie cardio vasculaire). Le lait est responsable de surpoids et obésité puisque son ingestion provoque une sécrétion importante d'insuline.
Au regard de ces études, il est sage de se demander si la consommation de produits laitiers est bonne ou mauvaise pour la santé. Est-il le produit exceptionnel que nous vendent les publicités ? Ou est-il l'ennemi de notre santé qui avance masqué ? Pour répondre à ces questions, nous allons nous intéresser au premier argument de l'industrie laitière. Les laitages, la meilleure source de calcium pour des os solides.
[1] - www.produits-laitiers.com/2013/09/02/petite-histoire-du-lait-a-lecole/
[2] - www.produits-laitiers.com/alimentation-et-sante/apports-nutritionnels/calcium/
[3] - Enquête de santé : le lait potion ou poison
[4] - Bien manger peut vous sauver la vie - Philippe Sionneau
[5] - www.passeportsante.net/fr/Nutrition/Regimes/Fiche.aspx?doc=equilibre_acido_basique_regime
[6] - Vaarala O. et al. Removal of Bovine Insulin From Cow’s Milk Formula and Early Initiation of Beta-Cell Autoimmunity in the FINDIA Pilot Study. Arch Pediatr Adolesc Med. 2012 Mar 5.
/Références
Les produits laitiers doivent être consommés à raison de 3 ou 4 portions / jours, ce qui correspond à environ 900 mg de calcium / jours en France [2]. Ce qui est étonnant, c'est que l'OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) préconise un apport de 500 mg de calcium / jour, donc moitié moins qu'en France. Qui a raison, qui a tort ?
Le corps utilise 260 mg de calcium / jours. Cet objectif serait atteint avec un seul produit laitier, mais tous le calcium absorbé n'est pas assimilé. Les scientifiques disent que seulement 30% de notre apport est utilisé, ce qui implique de multiplier par 3 la consommation de laitages. L'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) conseille un apport de 700 mg / jours. Cependant, il juge que les Français sont mauvais éleves en ce qui concerne les recommandations de santé, et applique une marge de manoeuvre de 200 mg pour atteindre les 900 mg / jours [3].
Cet apport est porté à 1200 mg chez les enfants en pleine croissance et chez les femmes ménopausées plus disposées à la fragilité osseuse. Ce rabe est expliqué par le capital osseux en fonction de l'âge. De 0 à 25 ans, l'homme stocke du calcium dans ses os pour constituer un capital osseux. Au delà de 25 ans, le calcium consommé n'est plus stocké et l'individu doit vivre sur ses réserves. Coup dur pour les femmes puisqu'à la ménopause la perte osseuse s'accélère due à la chute d'oestrogène qui joue normalement un rôle protecteur. Pour ne pas épuiser leur capital osseux, il est impératif d'apporter plus de calcium par l'alimentation.
Supposons que les apports recommandés soient correctes. Les laitages sont-ils la seule source viable de calcium ?
/Nos besoins en calcium
Les produits laitiers sont une excellente source de calcium. C'est l'argument phare pour vous faire consommer des laitages et ce n'est pas faux. Toutefois, d'autres aliments sont vecteurs de calcium
/Rien ne vaut un grand verre de lait
120
Lait entier
600
Roquefort
1200
Emmental
Calcium (mg)
Pour 100g
15
Beurre
400
Camembert
140
Yaourt
120
Pistache
50
Brocolis
150
Chou
Amandes
240
170
Haricots blancs
Epinards bouillis
129
Calcium (mg)
Pour 100g
Au regard de ces tableaux, il est facile de conclure que pour apporter du calcium en quantité nécessaire, les laitages et notamment les fromages sont à privilégier. Mais regardons un peu plus loin.
Consommer 100 g d'emmental permet d'apporter 100% des apports recommandés pour un enfant. En revanche, cette portion apportera avec elle, 30 grammes de graisses saturées ! Riche en graisse, il est souvent recommandé de consommer une portion de 15 g de fromage. Avec cette quantité, l'apport calcique n'est plus que de 180 mg. A ce compte-là, il sera préférable de consommer 100 grammes d'haricots blancs, ils apporteront également des fibres, des nutriments essentiels et satiété.
Ajoutons que la quantité de calcium n'est pas le seul élément de l'équation. Pour se fixer à l'os, il a besoin de vitamine D mais aussi de magnésium.
En effet, il a été montré que pour une assimilation optimale, deux unités de calcium doivent être accompagnées d'une unité de magnésium [4]. Il est donc préférable d'apporter à l'organisme des aliments riches de ces deux minéraux et ce n'est pas le cas du lait.
Epinards bouillis
22 / 1
46
3 / 1
28 / 1
Ca / Mg
27
Roquefort
43
Emmental
Mg (mg)
Pour 100g
3 / 4
300
Amandes
Le tableau ci-dessus nous apprend que le rapport calcium/magnésium est totalement disproportionné dans les produits laitiers et plus favorable dans des produits d'origine végétale.
Rappelons que l'assimilation du calcium d'origine animal n'est assimilé qu'à 35% maximum. Par conséquent, sur les 1200 mg de calcium issus de 100 g d'emmetal, seul 420 mg sont utilisés. Tandis que le calcium végétal est assimilé à 75% ! Autrement dit, 400 g d'épinards bouillis apportent autant de calcium que 100 g d'emmental.
Quant à la vitamine D, notre alimentation nous en apporte très peu, les meilleures sources sont les poissons gras. Mais rien ne vaut quelques minutes passées au soleil.
Vous savez maintenant que la consommation de produits laitiers n'est pas nécessaire. Contrairement à ce qui est rabâché tous les jours, il faut privilégier des produits d'origines végétales riches en calcium et magnésium.
Ajoutons que si les apports journaliers recommandés en calcium sont si élevés, c'est à cause de notre alimentation moderne trop acide.
La notion de pH est très importante en matière de nutrition et de santé. Le pH sanguin est de 7,4 et n'est pas autorisé à varier sous peine de symptômes forts déplaisants et pouvant entraîner la mort. Or, le pH varie en fonction de notre alimentation. Si nous lui apportons des acides, le pH baisse. Si nous lui apportons des bases, ou alcalin, le pH augmente. Attention, la notion d'acide ici est différente de l'acidité ressentie en bouche. Par exemple, le citron très acide en bouche est un excellent basifiant de l'organisme.
En règle générale, les produits animaux acidifient notre sang. Ajouter à cela les produits à base de blé raffinés et les laitages. Vous avez une foule d'aliments qui agressent votre sang. Heureusement, la consommation de fruits et légumes, de légumineuses et d'oléagineux viennent contrebalancer cette acidité [5]. Mais dans notre alimentation moderne, ces derniers ne sont que très peu utilisés. Il en résulte une alimentation plus acide que basique, alors que notre sang plus basique qu'acide. Par conséquent, notre organisme doit puiser dans ses réserves de produits alcalins, le calcium, pour rétablir l'équilibre.
Rappelez-vous que le calcium est le constituant de vos os et que sa disponibilité est limitée. Ainsi, notre alimentation acide pousse l'organisme à brûler plus rapidement nos réserves calciques. Ce stock ne se renouvelant pas, nos os se fragilisent.
En jouant sur la peur de la fracture osseuse, l'industrie laitière vend ses produits comme des fortifiants osseux. D'un côté un apport en calcium, qui n'est pas forcément de bonne qualité, et d'un autre côté les laitages acidifient notre organisme, ce qui le pousse à ronger ses propres os.
Vous voulez une vraie solution pour des os solides ? Pratiquez une activité physique et changez votre alimentation en éliminant le blé et en limitant les laitages.
Voilà pour ce qui est de la démystification du lait et de l'ostéoporose. Malheureusement, les dégâts causés par les laitages ne s'arrêtent pas là !
/Une alimentation acide
C'est maintenant un fait avéré et prouvé, intégrer trop tôt du lait de vache dans l'alimentation d'un enfant augmente les risques de développement d'un diabète de type I [6].
Hypothèse donnée par les scientifiques. Lorsque l'enfant ingère du lait de vache, sous forme de lait maternisé par exemple, il avale également de l'insuline bovine. Considéré comme un corps étranger, des anticorps dirigés contre l'hormone interviennent et la détruise. Toutefois, l'insuline bovine ressemble à s'y méprendre à l'insuline du bambin. Dans le feu de l'action, le jeune système immunitaire ne fait pas la différence entre l'insuline du lait et l'insuline de l'enfant. A l'avenir, toute sécrétion d'insuline par le pancréas de l'individu sera considérée comme la venue d'un corps étranger et déclenchera une réponse immunitaire. L'efficacité de l'insuline est compromise.
Selon l'Inserm, l'évolution du nombre de diabétique de type 1 non-adulte augmente de 3,7% par an depuis une vingtaine d'année [7]. Loin de moi l'idée de jeter la pierre sur la consommation de lait maternisé mais il est intéressant de soulever la question.
/Distributeur de diabète de type 1
La forte consommation de produits laitiers montre un effet bénéfique sur la prévention du diabète de type 2. En effet, les personnes ayant eu une forte consommation de produits laitiers durant leur adolescence voient leur risque de diabète diminuer de 43 %. Ajouter à cela, que la prise de produits laitiers allégés serait encore plus bénéfique. [8] Mais cette dernière observation est à pondérer avec le fait que les consommateurs de produits allégés sont souvent des individus avec une meilleur hygiène de vie.
Ces études [8] encouragent la consommation importante de produits laitiers. Gardons en tête qu'une forte consommation de laitage entraîne une augmentation du risque de cancer de la prostate chez les hommes et des seins chez les femmes [3].
Pour prévenir le diabète de type 2, il est préférable d'adopter une bonne hygiène de vie plutôt que de boire 1L de lait / jour. Faites des produits laitiers un produit plaisir. De cette façon, vous n'apprécierez que mieux une portion.
/Protecteur face au diabète de type 2
Le problème avec le lait U.H.T, c'est qu'il contient encore les hormones de croissance (GH) de l'animal. Les GH ont pour but d'apporter par allaittement des éléments favorables au développement des organes au bébé. Dans le lait maternel il y a des GH pour le bébé, dans le lait de chèvre des GH pour le chevreau, dans le lait de vache des GH pour le veau et ainsi de suite pour tous les mammifères.
Lorsque tout va bien, les GH ingérées sont éliminées par voie naturelle. En revanche, leur présence associée à un intestin rendu poreux par notre alimentation moderne agressive peut conduire à des effets indésirables. La consommation de lait a donc des effets secondaires, comme les médicaments ...
L'ingestion de lait de vache est accompagnée de GH de veau, celles-ci sont présente en grande quantité puisqu'elles sont chargées de le faire grossir d' un kilo / jour. Un intestin porreux est traversé par ces hormones ce qui fait que nous les retrouvons partout dans le corps. Par exemple, elle peuvent se retrouver au niveau des articulations où elles tentent d'effectuer leur travail mais inadaptées à l'échelle humaine, elles causent des douleurs articulaires.
L'ingestion de lait de chèvre engendre le même phénomène, toutefois la quantité de GH est moins importante que pour le veau, la chèvre étant de plus petite taille. De ce fait, même si l'intestin est porreux, l'effet sur une articulation humaine n'entrainera pas d'effets indésirables.
Pour éviter des troubles de la santé dûs à la consommation de laitages, il est primordial de ne pas consommer de lait de vâche et se tourner vers le lait de chèvre ou brebis. Pour les laitages, nous préfererons les fromages qui favorise la satiété.
Pour conclure, les produits laitiers ne sont pas indispensables contrairement à ce qu'on veut nous faire croire. Les végétaux sont des sources de calcium de qualité et garantissent l'équilibre acido-basique du sang. Même si la forte consommation de laitage semble prévenir l'apparition du diabète de type II, elle augmente le risque d'apparition de douleurs inexpliquées par votre docteur. Bien sûr le lait permet de fabriquer de délicieux produits qui font parties du patrimoine de la gastronomie française, mais, au nom de la santé, il faudra se limiter aux fromages de chèvre ou de brebis.