/Paléo nutrition - Julien Venesson

Julien VENESSON est un journaliste scientifique dans le domaine de la diététique et de la nutrition sportive. Il est l’auteur de La nutrition de la force, un livre qu’il a publié il y a quelques années pour conseiller une alimentation à tous les sportifs de force. Ce livre était loin de défendre le modèle Paléo encore peu connu. Il prônait une alimentation typique du milieu du bodybuilding, riche en gluten et en produits laitiers.
Quelques années plus tard, l’auteur publie le livre Gluten, comment le blé moderne nous intoxique, dans lequel il expose aux yeux des lecteurs, les risques encourus en consommant du blé et autres céréales. Pour cela, il explique clairement des faits scientifiques ainsi que les résultats de dizaines d’études. Il y ajoute également quelques interviews de professionnels de la santé. Ce virement de point de vue est dû à la découverte et à l’efficacité du régime Seignalet sur la maladie de sa mère.
Fort de nouvelles connaissances et de nouvelles convictions, Julien VENESSON reprend le principe de son premier livre, guider les sportifs dans leur alimentation, en lui appliquant le modèle Paléo. Le modèle Paléo, c’est manger comme les hommes préhistoriques, mais que mangeaient-ils ? Pourquoi notre alimentation moderne n’est pas bonne pour la santé ? Que dois-je faire pour manger paléo et ressentir les bienfaits de ce régime alimentaire ? Comment le mettre en pratique si je pratique un sport de force ou d’endurance ? Les réponses se trouvent dans le livre Paléo Nutrition. Des réponses claires, appuyées sur des études scientifiques et des exemples pratiques.
Quelques mots sur l'auteur
Pour introduire ses dires, l’auteur fait un constat sur notre état de santé et celui des dernières tribus de chasseurs-cueilleurs qui peuplent la planète. En étudiant ces groupuscules, nous nous sommes aperçus que, malgré leur mode de vie rudimentaire, ces derniers avaient au moins le confort de ne pas être incommodés par des maladies courantes chez nous, l’obésité, le diabète, le cholestérol, les maladies cardio-vasculaires ou même l’acné.
Dans notre mode de vie moderne, ces maladies sont monnaies courantes et nous nous en soucions peu puisque, de toute façon, l’industrie pharmaceutique a une pilule pour guérir presque tout. Mais pourquoi guérir alors que nous pourrions prévenir ces maladies en adoptant le même mode de vie que ces tribus ou que nos lointains ancêtres.
Le principal argument des « anti-paléo » est celui de la durée de vie très courte des hommes préhistoriques, dit l’auteur. Ceux à quoi il répond que c’est faux ! Oui l’espérance de vie était de 35 ans à cette époque mais ce chiffre n’est qu’une moyenne. Les conditions d’hygiène et la rudesse de l’environnement faisaient que les bébés et nourrissons avaient moins de chances de survivre qu’à notre époque. Toutefois, une fois l’âge de 5 ans passé, l’homme préhistorique pouvait vivre jusqu’à 70 ans. De plus, l’homme préhistorique avait plus de chance de mourir à la chasse ou lors d’une guerre de territoire que nous, assis sur nos chaises de bureau.
Puis le journaliste scientifique nous rassure, manger Paléo ce n’est pas se nourrir uniquement de viandes crues. En effet, nos ancêtres avaient une alimentation dépendante de son environnement. Ainsi, celui qui vivait dans des régions froides consommés plus d’animaux que de végétaux que celui qui vivait dans une région tempérée et luxuriante. Mal équipé pour la chasse, l’homme préhistorique préférait charogner des carcasses. Cette viande n’était pas consommée crue. En effet, de nouvelles études démontrent que le feu a été maitrisé bien plus tôt qu’on ne le pense, ce qui explique en partie la petite taille de nos canines.
Certains affirment que nous sommes destinés à être végétariens comme nos ascendants les singes. Premièrement, les singes ne sont pas végétariens puisqu’ils peuvent se nourrir d’insectes, de petits mammifères et font parfois preuve de cannibalisme. Puis au regard de notre système digestif, nous nous rendons compte qu’il n’est pas adapté à la digestion exclusive de végétaux.
Après avoir débroussaillé un peu le terrain sur les mythes de l’alimentation préhistorique, l’auteur nous explique en quoi notre alimentation moderne est mauvaise. C’est un passage plutôt technique avec des notions de biochimie et médecine dont je ne vais pas parler ici mais en voici les grandes lignes.
Les bons que nous croyons mauvais
-
Les graisses saturées ne sont pas responsables des maladies cardio-vasculaires. C’est l’excès d’oméga-6 qui met notre corps dans un état inflammatoire
-
Les œufs entiers ne sont pas responsables de votre cholestérol ! En effet, il existe un système de régulation entre le cholestérol dans le sang et le cholestérol alimentaire.
Les bons qui se révèlent mauvais
-
Les céréales (blé, orge, avoine, seigle, etc…), base de notre alimentation moderne, peuvent entraîner une inflammation de la paroi de l’intestin, fatigue, ballonnement, perméabilité intestinale mais aussi déséquilibre acido-basique.
-
La pomme de terre est toxique et favorise l’insensibilité à l’insuline (diabète). Pour la petite anecdote, l’auteur nous raconte qu’à l’époque de Parmentier, la pomme de terre était interdite à la consommation car connue pour sa toxicité. Toutefois, face aux nombreuses famines, Parmentier a réussit à faire de la pomme de terre un aliment de la vie courante.
-
Les légumineuses sont très riches en anti-nutriment. Si sur le papier leur profil nutritionnel est séduisant, les anti-nutriments empêchent l’absorption des nutriments. Elles contiennent également de nombreuses substances qui provoquent inflammations, ballonnement, flatulences et perméabilité intestinale.
-
Les produits laitiers sont désignés à tort comme meilleurs sources de calcium. Plus on en consomme, moins le calcium est absorbé. En effet, celui-ci a besoin d’être accompagné de magnésium pour être assimilé. Or, les produits laitiers sont pauvres en magnésium. De plus, ils sont sources d’hormones de croissances qui diffusent dans le sang, à condition d’avoir les intestins perméables (ce qui est probable avec l’alimentation moderne), et provoquent des dégâts au niveau des articulations. En grande quantité, comme recommandé par les autorités, ils provoquent ballonnements et flatulences. Tout simplement parce qu’après le sevrage, nous ne sommes plus capables de digérer le lactose, sucre du lait. Enfin, ils participent aussi au déséquilibre acido-basique.
-
L’excès de sel est néfaste pour la santé cardio-vasculaire et pour l’équilibre acido-basique
/ Résumé
Perméabilité intestinale
L’intestin est un long tuyau dans lequel circule le bol alimentaire. Comme tout bon tuyau, celui-ci est imperméable afin de ne pas laisser passer n’importe quoi dans notre sang. Cependant, avec la consommation d’aliments comme les céréales, les légumineuses ou les produits laitiers, notre intestin perd de son efficacité et permet à des molécules indésirables de se retrouver dans notre sang. C’est le cas du gluten ou des facteurs de croissance de veau qui vont migrer, par exemple, dans notre cerveau ou dans nos articulations et provoquer des symptômes indésirables.
Equilibre acido-basique
Pour connaître la propriété acido-basique d’une substance, on mesure son pH. Prenons en exemple, la javel, le sang, le savon et le jus de citron, leur pH est respectivement 12, 7,4, 7 et 2. On dit qu’une substance est basique si son pH est supérieur à 7, et acide s’il est inférieur. Le sang est donc légèrement basique et doit le rester sous peine de mort ! Malheureusement notre alimentation moderne est très acidifiante. Heureusement, notre corps sait comment réguler le pH de notre sang. En revanche, cette régulation nécessite de grignoter petit à petit les os. Ainsi, après plusieurs années d’une alimentation moderne, la densité osseuse diminue, ce qui mène à l’ostéoporose.
Au final, manger paléo c’est retirer tous les aliments néfastes pour la santé et ne garder que les meilleurs.
Seront autorisés
-
Tous les fruits et légumes, bio de préférence
-
Les viandes bio, car celles d’élevages sont bourrés d’antibiotiques
-
Les poissons sauvages, car ceux d’élevages sont riches en métaux lourd, antibiotiques
-
Des oeufs bio entiers à volonté
-
Les oléagineux – Les tubercules (sauf la pomme de terre) – Le sarrasin – Le riz basmati blanc
Ce mode d'alimentation revient cher s'il est appliqué à la lettre ! C'est pourquoi il est possible de sacrifier certaines restrictions, comme les viandes bio par exemple. Un mode d'alimentation à 50% paléo étant de toute façon plus bénéfique pour la santé qu'une alimentation ordinaire.
A présent que nous savons quoi manger, l’auteur nous explique comment manger. Cette partie s’adresse plus au sportif, de force ou d’endurance, et est plutôt pratique donc je ne la résumerai pas.
Toutefois, il y a une chose intéressante à retenir. Vous l’avez sans doute déjà remarqué, nous ne sommes pas tous égaux face à l’alimentation. Nous connaissons tous une personne pouvant manger des plâtrés de pâtes sans jamais grossir. Ces personnes sont des produits de l’évolution, leur génétique s’est adaptée à une alimentation riche en glucide. Pour les autres, ceux qui grossissent facilement, leur génétique est encore au stade préhistorique et leur alimentation doit être pauvre en aliment issus de l’agriculture.
Partant de cette observation, mais aussi de nos capacités physiques, le journaliste énonce trois types de personnes différentes. Celles douées pour l’endurance, celles douées pour la force ou ni l’un ni l’autre. En fonction de ces types, il donne les proportions adéquates en macronutriments qu’il faudrait consommer pour adopter une alimentation optimale et personnalisée.
Nous retiendrons que les personnes douées pour l’endurance peuvent manger beaucoup de glucides, tandis que les personnes douées pour la force doivent manger plus de graisses et protéines. Attention, une personne douée pour l’endurance ne veut pas dire qu’elle pratique un sport d’endurance !